Calcul des frais de notaire : ce qu’il faut savoir lors d’un achat ou d’une vente

Les frais de notaire sont souvent perçus comme une charge importante lors de l’achat ou de la vente d’un bien immobilier. Mais que représentent-ils réellement et comment sont-ils calculés ? Cet article vous apporte toutes les informations nécessaires pour comprendre et estimer ces coûts incontournables.

Qu’est-ce que les frais de notaire ?

Les frais de notaire désignent l’ensemble des sommes versées au notaire lors d’une transaction immobilière, qu’il s’agisse d’un achat ou d’une vente. Ils comprennent principalement :

  • Les droits de mutation, qui correspondent aux taxes et impôts perçus par l’État et les collectivités locales
  • Les émoluments du notaire, qui rémunèrent ses prestations
  • Les débours, c’est-à-dire les dépenses engagées par le notaire pour le compte des parties (frais d’enregistrement, copies des actes, etc.)
  • La contribution de sécurité immobilière, qui finance le service public chargé de la publicité foncière

Ainsi, contrairement à une idée reçue, la majeure partie des frais de notaire ne revient pas au professionnel mais à l’État et aux collectivités locales. Il est important de bien différencier ces différents éléments pour comprendre la répartition des coûts et envisager éventuellement des négociations.

Comment sont calculés les frais de notaire lors d’un achat immobilier ?

Lors d’un achat immobilier, les frais de notaire sont généralement exprimés en pourcentage du prix de vente. Toutefois, leur répartition et leur calcul peuvent varier selon la nature du bien (neuf ou ancien) et sa localisation.

Pour un bien ancien, les droits de mutation représentent la part la plus importante des frais de notaire. Ils sont composés :

  • Du droit départemental d’enregistrement, dont le taux varie selon les départements (entre 1,20 % et 4,50 %)
  • De la taxe communale, dont le taux est fixé par les communes (entre 0,70 % et 1,20 %)
  • D’une taxe additionnelle au profit de l’État (1,40 %)

Pour un bien neuf, les droits de mutation sont réduits à une TVA de 20 % appliquée sur le prix de vente. Les autres éléments des frais de notaire restent similaires à ceux d’un bien ancien.

Les émoluments du notaire sont quant à eux fixés par décret et calculés selon un barème dégressif en fonction du prix de vente :

  • De 0 à 6 500 € : 3,945 %
  • De 6 501 à 17 000 € : 1,627 %
  • De 17 001 à 60 000 € : 1,085 %
  • Au-delà de 60 000 € : 0,814 %

Enfin, les débours et la contribution de sécurité immobilière représentent généralement entre 1 000 et 1 500 € pour une transaction.

Qu’en est-il lors d’une vente immobilière ?

Lors d’une vente immobilière, le vendeur n’a pas à supporter de frais de notaire. En effet, ces derniers sont à la charge exclusive de l’acquéreur. Toutefois, le vendeur doit s’acquitter des honoraires du notaire pour la rédaction de l’acte authentique de vente, qui sont généralement compris entre 0,5 % et 1 % du prix de vente.

Exemple chiffré et conseils pratiques

Prenons l’exemple d’un bien immobilier ancien vendu au prix de 200 000 € dans un département où le droit départemental d’enregistrement est fixé à 4,50 %. Les droits de mutation s’élèveront à :

  • Droit départemental : 200 000 × 4,50 % = 9 000 €
  • Taxe communale (en prenant un taux moyen de 1 %) : 200 000 × 1 % = 2 000 €
  • Taxe additionnelle : 200 000 × 1,40 % = 2 800 €

Soit un total de droits de mutation de : 13 800 €.

Les émoluments du notaire seront calculés selon le barème dégressif :

  • De 0 à 6 500 € : 6 500 × 3,945 % = 256,43 €
  • De 6 501 à 17 000 € : (17 000 – 6 500) × 1,627 % = 170,88 €
  • De 17 001 à 60 000 € : (60 000 – 17 000) × 1,085 % = 466,15 €
  • Au-delà de 60 000 € : (200 000 – 60 000) × 0,814 % = 1 139,16 €

Soit un total d’émoluments de : 2 032,62 €.

Avec des débours et une contribution de sécurité immobilière estimés à environ 1 200 €, les frais de notaire pour cette transaction s’élèveront donc à 17 032,62 €, soit environ 8,5 % du prix de vente.

Pour estimer au mieux les frais de notaire lors d’une transaction immobilière, il est recommandé de consulter un notaire ou d’utiliser des simulateurs en ligne. Il est également possible de négocier certains éléments des frais de notaire avec le professionnel concerné, notamment les émoluments et les débours.